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WAR Room: En SEC, le quadruplé en ligne de mire



La NCAA D1 Baseball vient de reprendre ses droits! Dans l'optique de vous accompagner pour l'occasion, revenons, en deux minutes, sur les équipes et les joueurs à suivre dans les conférences qui composent cette compétition. A l'instar d'autres disciplines, quand on parle baseball universitaire, les yeux se tournent d'abord vers la SEC. La meilleur conférence du pays a encore obtenu un titre universitaire par le biais d'Ole Miss, engrangeant un 3e succès sur les 3 dernières saisons complètes*. Entre LSU et son effectif "absurde", Tennessee qui veut finir ce qu'elle a commencé ou encore le champion en titre dont on ne parle pas tant que ça, la SEC semble suffisamment équipée afin d'enchainer un 4e titre national.

La meilleure conférence

S'il est vrai qu'historiquement, aucune conférence ne peut ne serait-ce qu'effleurer le doux rêve de pouvoir être comparée à la Pac-12 (29 titres pour cette dernière, la SEC, deuxième en a presque moitié moins), la Southeastern a commencé sa révolution au début des années 90. Depuis cette période, elle a été capable d'envoyer 3 équipes minimum aux College World Series 13 fois. Depuis 2010, elle a eu 7 champions nationaux sur 12 éditions*.

Cette conférence a également été productive en terme de prospects avec, depuis 2014, au moins un prospect sélectionné dans le top 10 de la draft MLB (En 2014, Aaron Nola, en provenance de LSU a été sélectionné en 7e position par les Phillies de Philadelphie. En 2022, Jacob Berry a été sélectionné en 6e position par les Marlins de Miami, lui aussi en provenance de LSU).

Tous ces facteurs témoignent de la très bonne santé de la SEC, et avec les investissements entrepris par ses meilleurs représentants, elle a encore des arguments afin de continuer son travail de sape sur le baseball universitaire.


Honneur au champion

Quelle saison 2022 pour les Rebels! En difficulté dans sa conférence, avec, au 23 avril un bilan de 6 victoires - 12 défaites au sortir d'une nouvelle performance délicate face au rival de Mississippi State, l'université d'Oxford, Mississippi, nous a sorti sa version du lièvre et de la tortue, avec tout d'abord une deuxième partie de saison plus encourageante dans sa conférence (8-4 pour terminer avec 14 victoires - 16 défaites) et surtout un bilan total de 42 victoires pour 23 défaites, leur permettant de s'attirer les faveurs du comité lors des sélections pour le tournoi national de juin.

Arrivées sur la pointe des pieds à Coral Gables, afin d'y disputer les Regionals face à Miami, Arizona et Canisius, les troupes de Mike Bianco ont commencé à "pré-chauffer", terminant invaincu de ce tour, avant d'en faire de même lors des Super Regionals face à Southern Miss.

Et lors des College World Series, les Rebels ont décidé de continuer sur leur lancée, n'y perdant qu'un match, face au rival de conférence Arkansas, et sweepant une valeureuse équipe d'Oklahoma.

Désormais champions, Ole Miss a du travailler sur les contours de son effectif, avec les pertes de joueurs emblématiques comme Tim Elko, Hayden Dunhurst ou encore Dylan DeLucia. Mais une des premières choses qui frappent, c'est que l'effectif garde beaucoup de joueurs de la saison dernière, dont le "high-profile" Jacob Gonzalez, le meilleur shortstop du pays (et l'un de ses meilleurs joueurs tout court). En plus des retours de nombreux participants au titre, Ole Miss a récupéré des freshmen de grande qualité comme le lanceur partant Grayson Saunier (un beau profil de freshman of the year), déjà adoubé par les scouts à sa sortie de lycée. Il se placera derrière l'excellent gaucher Hunter Elliott dans la rotation des Rebels, tandis que Jack Dougherty continuera de travailler en relève ou pour terminer les matchs.



La fac a également bien travaillé en terme de transferts avec des joueurs comme Ethan Groff qui vient amener sa défense et sa batte (.404 BA/.503 OBP/.709 SLG en AAC la saison dernière) dans l'outfield, en provenance de Tulane.

Vous l'avez compris, Mike Bianco et son staff ont autant d'arguments qui laissent à penser qu'ils sont à même d'éviter le fameux "Hangover" du champion (coucou Mississippi State). Mieux encore, les Rebels ont les armes pour repartir à Omaha et se battre pour le repeat, chose qui n'a plus été faite depuis le South Carolina de Christian Walker (Arizona Diamondbacks) ou encore Jackie Bradley Jr (ex Red Sox) au début de la décennie 2010. On risque d'entendre encore "Hotty Toddy" au mois de juin.


Le reste: Bienvenue en "enfer"

Il y a tellement d'équipes qui, sur le papier, ont un coup à jouer dans cette conférence que je pourrais vous faire une preview individuelle, pour chaque fac qui compose cette SEC (mais pour ma santé mentale je vais éviter). La conférence, dans sa saison régulière, est divisée en 2. Cette preview en fera de même en commençant par le "versant" West:

West

Après Ole Miss, partons voir l'équipe Hype de cette saison, LSU. Les Tigers, on en a parlé assez souvent depuis la préparation de cette saison 2023, et à raison! Tout d'abord, cette équipe possède en son sein le meilleur joueur du college baseball, selon les observateurs. Même les plus sceptiques en font au moins l'un des meilleurs. Jusqu'à présent il est attendu en première position de la prochaine draft MLB. Ce joueur c'est bien évidemment Dylan Crews. Enorme au lycée, énorme depuis son arrivée en 2021, le junior arrive avec un bagage digne du monde professionnel, et on attend maintenant de lui qu'il arrive à emmener dans sa roue un effectif taillé pour Omaha. Oui car Jay Johnson a une main incroyable, forte de joueurs déjà établis en SEC (Tre Morgan en exemple), des transfuges attendus (Paul Skenes et ses balles rapides qui font fantasmer les scouts MLB et Tommy White le puissant sophomore en provenance de NC State), et avec un corps de lanceurs en constante progression (comme Grant Taylor). L'ennemi principale sera l'attente que la fac de Louisiane suscite.

Jim Schlossnaggle a réussi son pari la saison dernière. Après avoir fait les beaux jours de TCU, le coach et son staff ont construit un effectif en apportant certaines retouches bienvenues, et Texas A&M a dominé sa division l'année dernière, devant des équipes comme Arkansas, LSU ou encore Ole Miss. A&M se basait sur une belle attaque, et malgré un pitching staff en difficulté de temps à autre, la fac a réussi un beau parcours à l'échelon national en s'invitant aux College World Series! Avec une année supplémentaire pour un effectif déjà expérimenté, et avec quelques nouvelles retouches, notamment côté lanceurs, Texas A&M est un danger pour sa division, la conférence et la nation!

On vient de parler de Ole Miss, LSU, Texas A&M, et on arrive à Arkansas! Encore une équipe impressionnante, avec une année régulière 2021 exceptionnelle, puis une belle saison 2022, ponctuée par un passage du côté d'Omaha. Les Razorbacks ont perdu le coeur de leur alignement avec Robert Moore en tête d'affiche (2e tour de la draft 2022, pick par les Brewers de Milwaukee), mais via le portail des transferts et la classe de freshmen, les Hogs ont les pièces que coach Van Horn va devoir accorder afin de garder une des meilleures défense du pays. Peyton Stovall, gros prospect en sortie de lycée, devient sophomore et sa progression sera un point essentiel à surveiller du côté de Fayetteville. Mais c'est un autre candidat aux college world series que nous avons là en Arkansas.



Combler tous les départs, dont sa star Sonny DiChiara (drafté par les Angels de Los Angeles au 5e tour en 2022), telle est l'équation que devra résoudre Auburn. Auteur d'un beau parcours, un peu surprise, la saison dernière, les Tigers repartent au combat avec du talent mine de rien, notamment chez les lanceurs, mais de l'inexpérience associée. Un joueur que l'on doit continuer à observer: le lanceur partant Joseph Gonzalez, auteur d'une belle saison sophomore.

Quelle version de Mississippi State allons-nous retrouver? Après une belle saison 2021 couronnée du titre national, la saison 2022 a été compliquée avec le pire bilan de la SEC West. Pourtant très à l'aise défensivement, les blessures, les sous performances côté lanceurs et l'attaque en dilletante auront eu raison des Bulldogs. Et alors que cette année certains joueurs ont quitté le navire, Mississippi State garde les même forces de la saison dernière, et a réussi à ajouter de gros potentiel sur le monticule. Le potentiel est là mais des questions sur l'adaptation, la constance et le contrôle devront vite être répondus afin de savoir si les Bulldogs seront un danger dans la division.

Attention à Alabama! Déjà intéressante bien qu'un peu courte sur la distance, la fac de Tuscaloosa a tout sur le papier pour peser dans cette SEC: expérience, défense, pitching. Le seul manque observable se trouve en attaque, car peu de joueurs se détachent. Si les joueurs, rôdés aux joutes dans la conférence, prennent l'envol nécessaire, Alabama sera certainement de retour en juin.


Est

Tennessee a un boulot à terminer. Impressionnante la saison dernière, la fac de Knoxville a perdu des joueurs très important que ce soit chez les lanceurs (Blade Tidwell) ou dans l'alignement (Jordan Beck, Drew Gilbert, Trey Lipscomb, etc...). Le portail des transferts a été bien utilisé, sur le papier, avec des joueurs comme le top prospect Maui Ahuna qui rejoignent les Volunteers. Le problème va être l'adaptation en SEC pour ces joueurs qui ont prouvé dans leurs conférences respectives. Attention également avec la prise de pouvoirs de certains sophomores à des positions importantes, et qui devront rassurer avec bien plus d'at-bats qu'en année freshman. Par contre, là où Tennessee semble tranquille, en fonction des blessures, c'est au niveau du corps de lanceurs. Chase Dollander est un potentiel numéro 1 de draft. Chase Burns doit montrer un peu plus de contrôle mais c'est un joueur qui lance si bien quand il est focus, un potentiel top pick de draft pour celle de 2024. Drew Beam est le meilleur freshman de SEC en titre. Le bullpen doit également récupérer d'anciens blessés, qui, s'ils retrouvent leur sensation, seront une corde de plus à l'arc ambitieux de Tennessee.

Florida a encore un effectif solide. Si la fameuse coupure 2020 semble avoir affecté le groupe sur les deux saisons précédentes, la fac de Gainesville possède toujours des talents de chaque côté de la balle qui en font un candidat sérieux aux College World Series. Championne en 2017 et de nouveau présente à Omaha en 2018, l'université coachée par Kevin O'Sullivan possède en Wyatt Langford un go-to-guy offensif de premier plan, un potentiel top 10 de draft. Mais en plus du retour de joueurs importants, Florida a été active au niveau des transferts avec, en exemple, l'exceptionnel lanceur en provenance de Southern Miss, une autre fac attendue au mois de juin, Hurston Waldrep. Il vient s'intégrer à une rotation déjà talentueuse et à un corps de lanceurs en général solide. Tout cela devrait être suffisant pour les Gators afin de retenter leur chance en juin.

Qui dit Vanderbilt, dit corps de lanceurs dominant. Cette année 2023 ne déroge pas à la règle, avec Carter Holton en année 2, associée au freshman Andrew Dutkanych, avec le retour de Hliboki d'une "Tommy John" et l'excellent closer Thomas Schultz. Agrémenté de belles pièces dans le bullpen, le pitching staff demeure la principale force des Commodores. Enrique Bradfield Jr est la star de l'équipe désormais, après les départs de plusieurs cadres. Le joueur le plus rapide du college baseball est un frappeur incroyable, capable d'arriver sur base plus de 41% du temps. Et sa vitesse et sa lecture en font le meilleur voleur de bases de la nation. Associée à cela sa progression en terme de puissance et sa défense élite, il a le profil d'un nominé au golden spikes, et sera certainement top 10 de la draft MLB s'il confirme ses belles premières années.



Encore une fac bâtie sur un pitching de qualité avec South Carolina. Les gamecocks ont en Will Sanders un des meilleurs aces du pays, et le reste de la rotation est impressionnante. Pour renouer avec son récent passé, South Carolina est allé puisé le talent nécessaire afin de faire mieux que de la figuration via le portail des transferts. Will McGillis (Southern Miss) et Caleb Denny auront pour mission de gonfler le lineup en apportant leur batte. Enfin Jack Mahoney est un 2 way player en phase de retour d'une Tommy John, et on surveillera les premiers pas du lanceur freshman Eli Jerzembeck au potentiel intrigant. Retrouver le tournoi national est un objectif clair pour South Carolina.

Georgia a une attaque qui devrait encore faire des différences intéressantes. L'année dernière, le problème venait plutôt du corps de lanceurs, décimés par les blessures. Maintenant que Jonathan Cannon (drafté au 3e tour par les White Sox de Chicago) est parti, difficile d'être optimiste pour les Bulldogs de ce côté de la balle. Connor Tate et ses coéquipiers devront maintenir le niveau offensif montré précédemment afin d'espérer jouer les trouble-fête.

C'est un peu l'inconnu pour Kentucky. Les Wildcats ont bien travaillé sur le portail des transferts, permettant de combler les trous dans le lineup. Kentucky a également perdu sa rotation en cette intersaison, et Kentucky espérera compter sur son senior de 7e année, de retour d'une Tommy John, l'ex transfuge de Eastern Kentucky, Darren Williams, afin de guider le reste du pitching staff.

Missouri est, au demeurant, une équipe intéressante. Du talent dans le lineup, du talent dans le pitching staff, mais peu de constance dans les deux cas. Comme Kentucky, difficile de les voir haut dans cette conférence, et je les vois plutôt "ramasser les miettes" dans leur division. J'espère me tromper pour Mizzou, et Luke Mann, la star de l'équipe, tentera de faire mentir mon pessimisme.


Le joueur: Chase Burns, la confirmation?

Je vous ai déjà parlé de nombres de talents intéressants de cette conférence ici et , et du coup, plutôt que de faire une redite, je vais vous parler d'un joueur qui sera plutôt attendu lors de la draft 2024.

Chase Burns, c'est un peu la définition de la hype. C'est le jeune joueur qui, depuis longtemps maintenant, fait tourner les têtes des observateurs. Né à Naples, le jeune joueur de 20 ans a commencé fort sa saison freshman avec quelques performances de haut vol.

Ancien numéro 17 du top 100 prospects de Perfect Game à sa sortie de lycée, il a par exemple glané sa première victoire en universitaire dès son premier départ, cumulant 5 strikeouts en 5 manches. Dans un match à forte audience, face à Texas, il a compilé 10 strikeouts en 5 manches, dans son match record en nombre de manches lancées, face à Ole Miss, il a réussi 11 strikeouts, etc...

La hype qui l'entoure se base sur sa balle rapide principalement. Cette dernière va très haut dans les 90 mph (entre 96 et 99, pouvant toucher les trois digits), et si elle manque de contrôle à certains moments, elle répond au fantasme des scouts. En plus de cette balle rapide, le jeune homme lance une slider et une curve, des fois une sorte de mix des deux, dans un souci de piéger les batteurs adverses. Si le contrôle en général est l'axe principal d'amélioration de ce jeune joueur, rappelons qu'il entre dans sa deuxième année seulement et qu'il a donc encore cette saison et la suivante minimum afin de progresser pour entériner sa place de top pick de draft.



Les previews se concluent avec cette preview de la meilleure conférence du pays. Une conférence tellement chargée en talents, qu'elle est en droit d'espérer 10 représentants en juin, afin de parfaire sa domination du baseball universitaire. Mais, dans une discipline où même certaines mid majors progressent et proposent des effectifs dignes des plus grands, rien n'est fait et cette saison 2023 s'annonce déjà palpitante dans l'obtention du titre national.


*La saison 2020 a été annulée à cause de la crise COVID-19

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