Le top 25 des meilleures universités du pays est sorti. Ce top de présaison est souvent scruté par les amateurs du college baseball, et ne reflète avant tout que l'impression donnée par les facs de par les mouvements de joueurs et les matchs d'entrainement d'automne, tout comme les résultats de la saison précédente.
S'il reflète rarement le top de fin de saison, et notamment le vainqueur du trophée de fin de saison, il reste un bon indicateur des tendances à l'orée de la saison. Alors, prêts pour en apprendre un peu plus sur les présents et les absents notables de ce top?
LSU, l'évidence?
Quand on parle de Louisiana State et de baseball, on a forcément en tête les années 90, avec 4 des 6 titres de l'université remportés durant cette période. On a en point d'orgue l'officieuse meilleure finale de l'histoire contre les Hurricanes de Miami en 96. LSU est une université dominante du college baseball, et une habituée des top 25. Stoppée lors de la finale des Regionals (en somme le premier tour du tournoi national du baseball universitaire), LSU était déjà une belle machine sur le papier avec certaines additions notables comme Jacob Berry (drafté depuis par les Marlins) ou encore le coach actuel Jay Johnson. L'université de bâton rouge a depuis renforcé un noyau déjà talentueux avec la meilleure classe de transferts du pays et la meilleure classe de freshmen du pays. Beaucoup d'armes qui, avec un Dylan Crews plus attendu que jamais tout en haut de la prochaine draft MLB, en font la fac la plus haute classée de la Nation.
Mais au sein de sa conférence, la SEC, nombreuses sont les facs n'ayant que peu de choses à envier à LSU. A commencer par le champion sortant, Ole Miss. Au terme d'une deuxième partie de saison tonitruante, l'équipe de l'emblématique Mike Bianco, ancien de LSU d'ailleurs, a dominé la post season, attendant les College World Series avant de concéder leur unique défaite, contre Arkansas, avant de tout simplement remporter le tout premier titre de leur histoire, un an après les rivaux de Mississippi State. Jacob Gonzalez, l'un des tops prospects de la prochaine draft fait partie de cette équipe, mais la résumer à sa seule présence serait une belle erreur. Des bons lanceurs (dont Hunter Elliott), de l'expérience et des gros frappeurs, l'équipe est complète et prête à défendre son titre, c'est pourquoi elle se retrouve en 4e position de ce top.
Equipe impressionnante l'année dernière, dans la foulée d'une grosse post season 2021, Tennessee revient encore une fois avec un groupe impressionnant, complété d'additions incroyables comme le shortstop Maui Ahuna, ex-Kansas. Si Blade Tidwell, Drew Gilbert ou encore Trey Lipscomb sont partis, le talent reste présent. La rotation avec les "Chase" (Dollander et Burns) et le freshman de l'année 2022 Drew Beam reste impressionnante. La profondeur en terme de lanceurs en général est intéressante, et le lineup, qui a tout de même été délesté de son expérience, reste de très bonne facture avec des sophomores qui ont grandi, et des transferts donc afin de récupérer cette fameuse expérience. La 2e place du top leur va si bien.
Seule équipe "non SEC" du top 5, Stanford est peut-être la plus impressionnante de régularité, avec ses deux voyages consécutifs à Omaha. Programme bien géré du côté de Palo Alto, le Cardinal a vu partir certaines de ses stars des dernières années dont le All American Brock Jones, drafté par les Rays de Tampa Bay en 2022. Côté pitching, seul Alex Williams est parti, et la belle profondeur en talent au niveau lanceur est un plus. On continuera à surveiller la progression du 2-way Braden Montgomery, qui lancera certainement quand il ne sera pas aligné dans l'outfield. Côté lineup, outre le noyau Graham, Bowser Troy, ils espéreront les progressions de joueurs comme Saborn Campbell, tout comme l'intégration des nouveaux venus* comme le souvent mentionné Malcolm Moore, venu renforcer la position de receveur. La Pac-12 voir la NCAA D1 Baseball vont encore devoir composer avec une grosse équipe de Stanford.
Quelle progression pour Texas A&M! On en parlait la saison dernière lors de son arrivée, mais Jim Schlossnagle a bel et bien réussi son pari de ramener la fac dans le tournoi national. Ils ont d'ailleurs fait bien mieux que cela puisqu'ils se sont permis d'aller à Omaha lors des College World Series. Avec une équipe de retour et donc ayant un roster expérimenté, les Aggies ont les armes pour perdurer dans les hautes sphères du baseball universitaire. Pour espérer mieux, il faudra par contre défendre mieux, car, si l'attaque a masqué les errances, les faiblesses étaient tout de même bien visibles de ce côté de la balle! A Austin Bost et autre Jack Moss de montrer la voie!
Dans le reste du top 25, il faudra faire attention à des équipes ACC aux rosters bien fournis comme UNC, Louisville, NC State, VTech, UVA, Miami mais surtout Wake Forest. Déjà intéressants l'année dernière lors du Regional du côté de Maryland (oui j'y étais), et avec l'expérience acquise et le talent présent, comme en atteste les prospects de draft Rhett Lowder ou encore Brock Wilken, le numéro 6 du classement a les armes pour non seulement dominer la ACC, mais enfin et surtout repartir en juin, pour pourquoi pas atteindre un niveau plus atteint depuis 1955: Les College World Series.
Côté SEC, Vanderbilt, Arkansas ou encore Florida ont les armes pour rester ou retrouver les sommets, c'est selon, tandis que des équipes comme Oklahoma State(Big12), UCLA(Pac-12) ou encore Maryland (Big Ten) seront là pour prouver qu'ils méritent leur place parmi les meilleures universités du pays.
Enfin, un dernier mot qui fait écho à ce que j'ai déjà répété maintes fois: le college baseball est un peu plus homogène en terme de niveau, notamment entre les Power 5 (les 5 plus grosses conférences du pays) et les Mid Majors (les équipes des conférences hors power 5). La preuve avec la présence d'East Carolina et Southern Miss dans ce classement.
D'autres équipes, habituées à ce top, n'y figurent pas. Touchons-en un mot pour finir cette revue des rankings.
Arizona, OSU, Texas... les oubliés de ce top?
Loin de moi l'idée de polémiquer concernant ce dit top. Il est de base très compliqué de réaliser un top des meilleures équipes de la Nation, et ce top est hebdomadaire durant la saison, ce qui laisse la place à d'autres universités de l'intégrer, au détriment de celles qui y sont au moment de lancer la saison. Mais rien ne nous empêche d'en citer quelques-unes et de pourquoi pas imaginer les raisons de leur absence.
Commençons par Texas, qui est l'exemple parfait de ce qu'il peut se passer d'une année sur l'autre au niveau universitaire. Après avoir perdu des joueurs importantissimes dont le Golden Spikes Ivan Melendez, les Longhorns ont naturellement des questions auxquelles ils doivent répondre, notamment au niveau de la rotation, dépeuplée. Ainsi va la vie des universités sur le plan sportif, et si le talent reconnu des nouveaux est confirmé sur le terrain, alors la fac d'Austin retrouvera le top assez rapidement.
De manière similaire, Oregon State a perdu des talents incroyables comme Cooper Hjerpe, leur ace sélectionné par Saint Louis au premier tour de la dernière draft. Si les remplaçants répondent de belle manière aux interrogations, alors les Beavers seront encore une fois une power house de la Pac-12 à attendre loin en juin.
Pour Arizona, la donne est différente: il va s'agir de capitaliser sur l'expérience des joueurs de la depth chart afin de confirmer tout le bien que l'on pense de cette équipe. Autre équipe Pac-12 au talent important, l'université de Tucson va attendre de meilleures prestations de la part de ses vétérans afin de rejoindre Omaha en 2023.
D'autres équipes sont proches du niveau du top 25 comme Florida State, Oklahoma (finaliste 2022 tout de même), UConn (qui m'avait impressionné l'année denrière dans les Regionals à Maryland) ou encore Mississippi State, les champions 2021, et il va être intéressant de suivre l'évolution de toutes ces équipes frappant à la porte du top.
Ce premier top 25 en appellera d'autres, de manière hebdomadaire, et ces derniers reflèteront les formes du moment des meilleurs facs du pays. A travers cette première itération, vous pouvez avoir un aperçu des équipes qu'il sera intéressant de suivre, parmi les 300 universités qui composent la première division universitaire de baseball.
*Les conditions d'admissions académiques étant strictes, difficile pour Stanford d'obtenir régulièrement de grosses classes de transferts ou de première année, contrairement à leurs concurrents